Wagram Voyages : la petite agence qui monte

Wagram Voyages est une agence de voyage d’affaires qui propose des solutions sur-mesure pour les déplacements professionnels et les événements d’entreprise. Créée il y a près de 40 ans, elle a su se démarquer par son expertise, son écoute et sa réactivité. Son président, William Edel, nous présente les atouts et les ambitions de cette agence pas comme les autres.

Une agence à taille humaine

Wagram Voyages est une agence indépendante qui compte une quarantaine de collaborateurs, répartis entre le siège à Paris et les bureaux à Lyon et à Marseille. Chaque client bénéficie d’un interlocuteur dédié qui connaît ses besoins, ses contraintes et ses préférences. L’agence mise sur la proximité, la confiance et la fidélisation de ses clients, qu’ils soient des grands comptes, des PME ou des ONG.

Une offre personnalisée et flexible

Wagram Voyages propose une offre complète et adaptée à chaque demande, que ce soit pour un voyage d’affaires, un séminaire, un congrès ou un incentive. L’agence dispose d’un réseau de partenaires sélectionnés pour leur qualité et leur fiabilité, ainsi que d’outils technologiques performants pour optimiser les réservations, les paiements et le suivi des voyages. L’agence offre également une assistance 24h/24 et 7j/7 en cas d’imprévu ou de modification.

Voici une vidéo expliquant l’utilisation de cet outil :

Une vision responsable du voyage

Wagram Voyages s’engage à réduire l’impact environnemental de ses activités en proposant des solutions de voyage plus durables et plus écoresponsables. L’agence sensibilise ses clients à l’importance de voyager moins mais mieux, en privilégiant les modes de transport les moins polluants, en compensant les émissions de CO2 et en choisissant des prestataires engagés dans une démarche écologique. L’agence soutient également des projets solidaires et humanitaires à travers le monde.

Des projets ambitieux pour l’avenir

Wagram Voyages ne compte pas s’arrêter là et a de nombreux projets pour se développer et se diversifier. L’agence souhaite renforcer sa présence sur le marché du tourisme d’affaires en proposant des événements originaux et innovants, qui répondent aux attentes des entreprises en matière de cohésion d’équipe, de motivation et de performance. L’agence envisage aussi de se positionner sur le secteur du voyage individuel, en offrant des séjours personnalisés et haut de gamme pour les voyageurs exigeants.

Wagram Voyages est donc une agence qui monte, qui montre qu’il est possible de concilier efficacité, qualité et responsabilité dans le domaine du voyage d’affaires. Avec son équipe dynamique, compétente et passionnée, elle accompagne ses clients dans la réussite de leurs projets professionnels et personnels.

Naviguer dans l’ère de l’après-guerre froide grâce à la puissance aérienne et au droit international

L’utilisation de la puissance aérienne a été un facteur majeur dans la guerre tout au long du 20e siècle, de nombreuses nations mettant l’accent sur la maîtrise de cette technologie. Cette avancée a entraîné la mise en place de nombreuses réglementations internationales pour régir et restreindre son utilisation, car elle peut être un outil et une arme extrêmement puissants.

Au cours des trois dernières décennies, ces lois ont dû évoluer avec les technologies disponibles. Ainsi, comprendre comment la puissance aérienne fonctionne dans le cadre du droit international est essentiel pour naviguer dans les conflits de cette période, explique Yassine Yakouti, un avocat de renom français. En particulier, prêter attention aux façons dont les États utilisent la puissance aérienne, à la fois dans le cadre et en dehors du droit international, peut fournir des indications précieuses sur la meilleure façon de procéder dans les conflits en cours ainsi que dans les conflits futurs potentiels.

Voici une vidéo expliquant l’usage de la force en droit international :

La guerre du Golfe : un tournant pour la puissance aérienne

La guerre du Golfe de 1990 a marqué un tournant majeur pour la puissance aérienne. Elle a marqué le début d’une nouvelle ère dans laquelle les opérations aériennes sont essentielles aux relations internationales et sont souvent indispensables dans les conflits, les situations de crise ou les missions humanitaires. Ce conflit a vu une utilisation sans précédent des forces aériennes pour faire respecter avec succès les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et mettre fin à l’occupation du Koweït par l’Irak. En seulement 40 jours, les forces de la coalition ont largué 88 500 tonnes de bombes sur diverses cibles irakiennes, détruisant complètement leurs capacités opérationnelles et ouvrant la voie à une victoire rapide.

Yassine Yakouti en droit international
Source : Pixabay.

Le succès de cette campagne a mis en évidence le rôle crucial que la puissance aérienne peut jouer dans la guerre moderne et a démontré son immense potentiel destructeur. Depuis lors, les avions militaires sont devenus des outils à part entière pour mener à bien diverses tâches telles que les missions de reconnaissance, de surveillance, d’acquisition d’objectifs et de frappe. En outre, ils ont permis le déploiement rapide de forces terrestres et de soutien logistique dans le monde entier. Par son utilisation stratégique pendant la guerre du Golfe, la puissance aérienne a démontré son efficacité à atteindre les objectifs souhaités tout en minimisant les pertes des deux côtés.

En plus de ses implications pratiques, la guerre du Golfe a également eu un immense impact psychologique tant sur les combattants que sur les observateurs. Elle a montré comment la puissance militaire peut être appliquée efficacement sans faire trop de victimes et a permis aux pays du monde entier de prendre confiance dans l’utilisation de la puissance aérienne comme alternative viable aux méthodes de guerre conventionnelles. Par conséquent, il est devenu de plus en plus important pour les nations d’investir massivement dans leurs capacités aériennes afin de ne pas se laisser distancer par leurs rivaux et de rester compétitives sur la scène mondiale.

Le rôle des opérations aériennes dans les coalitions internationales

Yassine Yakouti présente son avis sur le droit international
Source : Pixabay.

Les opérations aériennes sont devenues une composante essentielle des activités des coalitions internationales, notamment depuis la fin de la guerre froide. Dans le monde d’aujourd’hui, les forces aériennes sont régulièrement appelées à s’engager dans des opérations complexes qui impliquent plusieurs nations travaillant ensemble de manière coordonnée pour accomplir leurs missions.

Ces opérations peuvent aller de l’application de la souveraineté aérienne à l’intérieur des frontières d’un État à la fourniture de sécurité et d’aide humanitaire à l’étranger. En tant que telles, ces opérations requièrent une grande coopération entre les nations participantes et les forces aériennes afin de s’assurer que toutes les tâches nécessaires puissent être accomplies de manière efficace et transparente.

Un aspect clé du succès des opérations aériennes au sein des coalitions internationales est la capacité des nations participantes à coordonner efficacement leurs efforts. Cela implique souvent l’établissement de lignes de communication claires entre les différents centres de commandement et de contrôle, ainsi que la garantie que chaque nation a accès aux mêmes informations au même moment. En outre, les forces aériennes participantes doivent se mettre d’accord sur des procédures d’exploitation standard ainsi que sur des règles et règlements concernant l’utilisation de l’espace aérien. Ces accords permettent également de s’assurer que tout aéronef au départ ou à l’arrivée d’une autre nation sera autorisé à le faire sans aucune interférence ou restriction indue.

Yassine Yakouti parle du droit international
Source : Pixabay.

En outre, il est essentiel que les pays participants aient des buts, des objectifs et des stratégies clairs lorsqu’ils mènent des opérations aériennes conjointes avec d’autres nations. Le fait de connaître à l’avance les rôles que joueront les forces militaires de chaque nation leur permet de planifier en conséquence et de minimiser tout risque ou problème potentiel lié à la coordination ou à l’autorité opérationnelle pendant une opération. De plus, le fait d’avoir des stratégies claires sur la meilleure façon de travailler ensemble permet de minimiser les malentendus sur les objectifs et les attentes de la mission, ce qui peut conduire à des résultats de mission réussis plus souvent qu’autrement.

Dans l’ensemble, les opérations aériennes menées au sein de coalitions internationales nécessitent une coordination minutieuse entre toutes les parties impliquées si l’on veut qu’elles soient couronnées de succès. En établissant des lignes de communication claires, en se mettant d’accord sur des procédures communes et en ayant des buts et des objectifs partagés avant d’exécuter toute mission, on s’assure que tous les participants comprennent leurs rôles respectifs, ce qui augmente considérablement leurs chances d’obtenir des résultats fructueux en collaboration. En tant que telle, une coopération solide entre les partenaires est essentielle pour s’assurer que toutes les parties travaillent vers un objectif unifié tout en évitant les conflits ou la confusion en cours de route.

Comment devenir pilote d’essais avion ou hélicoptère ?

Si le métier de pilote d’essais est un métier qui fait rêver, ils ne sont qu’une poignée en France à avoir la chance de l’exercer. En France, il faut passer par l‘EPNER, l’École du Personnel Navigant d’Essais et de Réception. C’est une école qui dépend de la DGA, la Direction Générale de l’Armement, qui a été créée en 1946 à Brétigny sur Orge et qui a déménagé par a suite en 1962 à Istres dans le sud de la France. Cette école forme tout le personnel impliqué dans les essais en vol : les Pilotes, les ingénieurs navigants, les Mécaniciens et également les Contrôleurs aérien d’essais. Elle propose des formations en français ou en anglais, plus ou moins courtes, pour préparer ces carrières. Il faut savoir q que, dans le monde, il y a sept autres écoles qui sont habilitées à former le personnel d’essais et de réception. Il y en a trois aux États-Unis, une en Angleterre, une au Brésil, une en Inde et une en Russie. 

Mais alors, comment mettre toutes les chances de votre côté pour être sûr de devenir Pilote d’essais ? Trois conseils s’offrent à vous. Commencez d’abord par obtenir un diplôme d’ingénieur en aéronautique. Si on prend l’exemple du premier vol de l’A380, à l’époque, Claude Lelaie est diplômé de SUPAEROJacques Rosay est ingénieur de l’École de l’air et Gérard Desbois est diplômé de l’ENAC. Vous comprenez donc que c’est très important de commencer, avant toute chose, par obtenir un diplôme d’ingénieur en aéronautique. 

En second plan, visez une carrière de Pilote militaire. 99% des pilotes d’essais sont issus soit de l’Armée de l’air soit de la Marine. Très peu viennent donc du monde civil, de l’aviation de ligne. 

En troisième plan, essayez de voler sur un maximum de types d’avions différents, et ce dès que vous êtes Pilotes débutant amateur. Vous vous demandez pourquoi ? Simplement car une des caractéristiques d’un Pilote d’essais est de pouvoir s’adapter le plus rapidement possible à un nouveau type d’avion qu’il ne connaît pas. Donc plus vous aurez emmagasiné du bagage technique sur différents types d’avions, et plus, lorsqu’on va vous confier un prototype, vous serez apte à cerner les forces et les faiblesses de l’aéronef. 

Quel parcours scolaire pour devenir Pilote d’essais ?

Commencez par obtenir votre baccalauréat. Après 2 ans d’études supérieures, vous pourrez avoir accès au concours d’entrée à l’école de l’air. Le concours se divise en deux grandes parties. Une partie écrite et une partie orale. La partie écrite appartient à la banque CCINP et est donc commune aux autres écoles d’ingénieurs. Si cette épreuve écrite est réussie, vous serez alors convoqué aux oraux, avec là encore deux parties distinctes. Une partie commune aux autres oraux des concours d’entré des écoles d’ingénieurs, avec de la physique, des mathématiques etc. Puis il y a une partie qui est vraiment spécifique à l’école de l’air où vous serez soumis à un entretien en anglais, des épreuves sportives et un entretien de motivation devant un officier de l’armée de l’air. 

Pour ce qui est des épreuves sportives, elles comprennent un 3000 mètres, un 80 mètres, un 50 mètres en natation, des tractions et des abdominaux. 

L’entretien de motivation, représentant certainement la partie la plus importante de ces concours, dure environ 25 minutes, avec 5 minutes de présentation personnelle, une vingtaine de minutes d’entretiens avec l’officier. 

Avant de vous présenter, soyez sûr de votre motivation ! Au delà des compétences physiques, des connaissances techniques sur l’aviation, sur l’histoire de l’aviation, sur l’armée de l’air et autre, ce qui fera la différence sera votre motivation, votre conscience de ce à quoi vous vous engagez. Les officiers veulent avant tout des gens motivés. 

La profession de pilote d’essais : Tirs de missiles et largage de charges en vol…

La profession de pilote d’essais : Largages de charges et tirs de missiles (partie 2)

Toutes les charges largables en vol doivent par définition s’écarter de façon sûre de l’avion porteur au moment du largage.

Or, en fonction des conditions de vol et de sa configuration aérodynamique (avec d’autres charges extérieures) il y a autour de l’avion porteur, du fait de la vitesse et donc du déplacement de la masse d’air, un champ aérodynamique aux alentours immédiats de la structure souvent très perturbé.

Tirs de missiles et Largage de charges en Vol

Le premier effet est qu’une charge larguée peut, en quittant l’avion porteur, avoir une trajectoire telle qu’elle peut venir frapper soit la structure, soit les autres charges externes présentes. Ce n’est pas une hypothèse d’école, beaucoup d’avions d’armes se sont écrasés à la suite de tels phénomènes.

C’est donc une phase potentiellement dangereuse qu’il convient de baliser pas à pas sur l’avion final. Par exemple sous Mirage F1, le champ aérodynamique sous le fuselage est extrêmement perturbé à grand vitesse, phénomène aggravé par la sortie des aérofreins. Des ailettes de missiles accrochés en ventral ont été détruites en vol uniquement par les vibrations induites des filets d’air… on imagine les risques associés au tir de ces missiles dépourvus de ses gouvernes.

Nous ne parlerons même pas des bombes guidées toujours utilisées en opérations qui, au début de leur mise au point, à peine larguées, remontaient sous le fuselage du Mirage F1 du fait d’un centre de gravité mal positionné; la mise au point fut longue et coûteuse.

Pour ne pas risquer la perte d’un avion et de son équipage, Il convient donc, et nous le comprenons bien, de baliser pas à pas tout le « domaine de largage ou de tir » d’une charge donnée, dans toutes les configurations demandées.

Allumage du moteur du missile (Martel ) début de la séparation d'avec l'avion.
Missile ARMAT AS37 en vol d’emport sur un MF1 EQ et deux réservoirs largables de 1200 litres

Pour ces essais, la précision du pilote d’essais dans le respect des paramètres de vol demandés pour valider des conditions de largage ou de tir est tout simplement vitale. Si aujourd’hui, les moyens de calcul et les simulations sophistiquées permettent d’anticiper à peu près ce que devrait être le comportement de la charge au moment du largage,  il n’en reste pas moins que pour valider un modèle il convient de lui donner les bonnes informations. Au début on a que la soufflerie et le calcul, ensuite on peut recaler le modèle avec les résultats d’essais en vol.

Parfois les conditions demandées sont telles que plusieurs passes de répétition sont nécessaires. Je me souviens d’un vol en M2000 où le point demandé pour tirer des missiles « Magic » était de réunir les paramètres de vol suivants : 250 Kts de vitesse , 4G de facteur de charge et 19 degrés d’incidence; comme chacun de ces paramètres interagit sur les autres on peut en comprendre la difficulté.

Différents systèmes sont utilisés pour « larguer » une charge. Pour les missiles propulsés nous avons le tir sur rail. C’est-à-dire que la mise à feu du moteur de séparation se fait alors que le missile est sur son rail d’arrimage et de lancement : lors du tir, le missile est guidé sur quelques centimètres; c’est le cas des missiles tels que Magic, super 530, AS30 etc..)

Il y a également le « drop and lit » – « Largué et allumé » – favori des américains. C’est-à-dire que les missiles sont largués, puis, une fois à distance de l’avion tireur, arrive la séquence de mise à feu du moteur (En France, c’est le cas de missiles air/mer AM39). Des éjecteurs à air ou à charge pyrotechnique sont aussi présents (exemple du pylône tri-bombe du Rafale). Bref, il y a une panoplie complète de tout ce qui peut se faire en la matière.

Des caméras à très grande cadence sont installées dans l’avion porteur afin d’analyser finement la trajectoire initiale de la charge, tant qu’elle se trouve dans le champ aérodynamique perturbé autour de l’avion.
Intégrer et mettre au point ces caméras sur l’avion porteur présente un  gros chantier long et coûteux. Une autre option consiste à intégrer ces caméras dans un réservoir largable modifié qui peut être monté indifféremment sur n’importe quel avion porteur compatible.
Si ces caméras sont intégrées dans des réservoirs largables modifiés, il faut être bien conscient que l’on ne valide que la configuration réelle où les mêmes réservoirs de pétrole sont présents car sans ces réservoirs le champ aérodynamique local est différent.

Un avion accompagnateur est souvent utilisé comme avion de « sécurité ». Lorsqu’il est difficile de prévoir la trajectoire de la charge et qu’un incident se produit lors du largage ou du tir, le pilote accompagnateur peut venir inspecter l’avion tireur et aider le pilote de l’avion endommagé à prendre les bonnes décisions car les dégâts occasionnés sont rarement visibles par le pilote de l’avion tireur.

Missile quelques dixièmes de seconde après le tir de la maquette

Dans la mise au point d’une arme propulsée, il arrive d’avoir une explosion du moteur juste après sa mise à feu ou que ce dernier prenne une trajectoire aberrante et dangereuse pour l’avion tireur.. .

Une explosion du propulseur en phase d’essais s’est produite littéralement sous mon nez en tirant un prototype de missiles S530, à partir d’un avion Vautour N. Mon ami expérimentateur, Roland Subhi, qui procédait à partir de la place arrière à la mise en œuvre du système d’enregistrement, s’en souvient encore… trente ans après.

L’auteur aux commandes du Vautour 2N no:304 modifié pour emporter le nouveau radar du M2000 et qualifier en vol les premiers moteurs de propulsion du Missile Matra S530

Pour ne pas rendre ces essais de largage et séparation trop onéreux, on utilise des « bûches » qui sont des charges identiques en forme, masse, centrage et moments d’inertie car les charges réelles seraient beaucoup trop coûteuses.

L’ouverture d’un domaine de vol pour le tir des armes et le largage des charges est un processus long et délicat dans la mise au point d’un système d’armes d’un avion de combat car il est fondamental pour la survie de la machine et de l’ équipage. Comme pour les vols de développement de l’avion de base, l’utilisation de la salle d’écoute (ou “de conduite d’essais”), utilisant les données transmises par télémesure et dialoguant en temps réel avec le pilote ainsi qu’avec les organismes de guidage et de contrôle de la circulation aérienne, contribue de façon majeure à la sécurité et à la conduite de l’essai.

Dans certains cas il peut y avoir une interaction entre les gaz brûlés du moteur de propulsion de missiles et le moteur de l’avion tireur.
En effet le sillage d’un moteur de missiles est composé de gaz chauds et pauvres en oxygène qui peuvent provoquer une « asphyxie »  du moteur de l’avion tireur, voire in fine son extinction; des phénomènes semblables peuvent apparaître également lors de tir au canon.

Ce dysfonctionnement se traite le plus souvent par la réalisation d’un dispositif qui réduira le besoin en oxygène du moteur au moment du tir, c’est ce que l’on appelle un appauvrisseur de tir.
La mise au point et la validation de ce dispositif prendra du temps et demandera des vols avec un pilotage extrêmement précis.

La mise au point du système d’armes final

Maintenant que les capteurs, les sous-systèmes et le domaine de largage sont au point et balisés, il faut désormais valider le système d’armes sur l’avion choisi.

En premier lieu, des bancs d’intégration au sol servent à mettre au point les protocoles d’échange d’information entre les composants du système (capteurs et calculateurs associés). Le pilote d’essais commence à se familiariser au sol, grâce à ces bancs, avec le fonctionnement global du système. Son rôle à ce moment est surtout de commencer à vérifier que l’interface homme machine est bien défini.

Avec le stress du vol en opération, l’environnement hostile, la vitesse à laquelle les différentes phases du vol se déroulent, cet interface doit être parfaitement compréhensible  et évident a l’emploi: le pilote n’a pas le droit à l’erreur car en opération  une seule passe est possible. C’est là que le pilote d’essais doit apporter toute l’expérience opérationnelle qu’il a pu acquérir dans sa vie précédente de pilote de combat. Qui n’a pas pesté car il n’a pu, du premier coup, mettre en œuvre les chaînes de son poste de télévision ou les fonctions de son ordinateur du fait d’une mauvaise interprétation ou de la piètre qualité des informations qu’on lui présente: il est tout simplement inimaginable qu’un pilote opérationnel soit confronté à ce cas de figure.

Essais au sol avant vol..Tir de roquettes a partir d’un mirage F1

Après la prise en main et la compréhension du système au sol, le pilote part en vol et se retrouve dans les conditions réelles de l’emploi. A lui d’imaginer le stress de l’opération réelle, de se mettre dans la peau d’un pilote de combat « standard » et alors seulement il peut juger de la qualité et de la pertinence des informations présentées pour demander  les modifications nécessaires en vue de présenter à l’équipage uniquement les  informations vraiment utiles.

A lui également de placer l’avion dans des conditions de combat réelles pour voir si les informations présentées restent exploitables. Il doit savoir prendre des avis complémentaires tout en restant « cohérent ». Il va enfin suivre une phase de validation du système où des vérifications du bon fonctionnement de l’ensemble se feront par des tirs et mises en fonctionnement réels de tous les équipements.

La technologie des composants évoluant très vite rend inévitablement la maturation de l’avion très longue: elle se fera donc par phases qui s’étalent au long des années pour cet avion de combat qui sera livré avec des configurations du système d’armes évolutives et l’on parlera de « standard logiciel » 1,2 ou 3 et plus qui définiront à chaque fois le périmètre des capacités de l’avion.

Bien sûr un avion au niveau de logiciel 1 pourra passer à l’occasion d’un chantier plus ou moins long au standard supérieur. Il peut arriver aussi que la mise en œuvre de certaines configurations ou capacités nouvelles remettent en cause des points que l’on croyait acquis, comme par exemple les qualités de vol, qui nécessiteront alors un complément de développement.

L’Interface Homme Machine (IHM) ou Man Machine Interface (MMI)

Un élément très important du système d’armes sont les commandes mises à la disposition du pilote qui en plus du pilotage de base de sa machine doit activer le système d’armes.

Depuis quelques années, le concept qui veut que le pilote ne lâche ni le manche ni la manette des gaz pour mettre en œuvre les phases délicates de son système d’armes est acquis (3M « Mains sur Manette et Manche »). Les anglo-saxons appellent cela le concept « Hotas » (Hands On Throttle And Stick). Les avions de combat modernes peuvent à la fois remplir la mission de police du ciel, celle d’attaque au sol ainsi que celle d’acquisition du renseignement qu’il soit optique ou électromagnétique.

Le lecteur peut aisément concevoir que la configuration de l’avion évolue en fonction du type de mission. On rajoute ou pas des réservoirs supplémentaires, on met en place des missiles air/air et des armes air/sol, un Pod d’acquisition et de suivi de cible au sol, un Pod de reconnaissance photo etc.

Vol pour essais de largage de réservoir supplémentaire celui en position ventrale avec les marquages de lignes noires la caméra sous le nez et le bidon droit logeant des caméras

Par contre il faut bien comprendre que toutes les missions que l’avion peut remplir au travers des différentes fonctions du système d’armes doivent être commandées par le pilote et que dans ce cas les boutons et commandes placées sur la poignée de pilotage et sur la manette de gaz ne peuvent être multipliés à l’infini et doivent ainsi être multiplexés.

Là le rôle du pilote d’essais est fondamental : il doit faire appel non seulement à toute son expérience mais il doit également se projeter dans le futur, ce qui n’est jamais facile. L’interface homme machine dans le monde du numérique où les écrans, commandes et contrôles sont multiplexés, est difficile à définir et à établir.

Je me rappelle d’une expérience très enrichissante de ce point de vue  dans la fin des années 80 ou je me suis rendu à Valence dans l’entreprise Crouzet afin d’y mettre au point les commandes du système d’armes de l’hélicoptère de combat Sud Africain Rooivalk. Nous sommes partis du moulage de la commande du cyclique de l’hélicoptère Super Puma, puis j’ai demandé un moulage inversé pour mettre en place le collectif (main gauche) et, avec  Trevor Ralston le pilote d’essais de cet hélicoptère, nous avons fait de la pâte à modeler pendant 3 jours à partir de formes de boutons et commandes  déjà existantes et avons défini toutes les commandes en demandant également le développement de nouveaux boutons de contrôle.

Quelques mois après nous sommes revenus pour une première évaluation des résultats de notre première visite et nous étions satisfaits à 80 %. Nous avons passé la majeure partie de notre temps restant  à définir les lois d’efforts pour chaque bouton c’est-à-dire définir les pressions à exercer sur chacun d’entre eux.

Ceci pour dire que l’expérience est fondamentale en matière d’interface homme machine. Une des clefs du succès de la mission est bien que le ou les pilotes puissent mettre en œuvre le système de façon aisée et sans commettre d’erreurs car ils n’ont que très peu de temps pour l’action et ne pourront pas la recommencer.

A l’époque où les systèmes étaient de type analogique, les avions de combat dont la mission était compliquée, volaient en équipage à deux: un pilote et un officier système. Cela se comprenait fort bien quand la fonction navigation à elle seule monopolisait beaucoup de ressources…

Les exemples sont multiples en France avec le Vautour pour la chasse et le bombardement puis le Mirage IV pour la mission nucléaire et ailleurs le Buccaneer, le Tornado, le F14 etc…

Avec le monde du numérique, le multiplexage a eu du mal à démarrer et au départ nous avons eu les Mirages 2000 biplaces pour le nucléaire et l’appui au sol. Un deuxième membre d’équipage dans un avion de combat c’est du carburant et des équipements en moins, ou tout simplement c’est un avion plus cher…

Missiles
Essais de déploiement d’une cible tractée a partir de l’avion étendard

Le Rafale n’a pas échappé à ce débat aussi bien pour la version navale embarquée (mais les contraintes du Porte-avions ont rapidement mis fin à la discussion) que dans l’Armée de l’Air qui a fini par commander une flotte mixte biplace/monoplace.

Si l’interface homme machine bien maîtrisé permet au Rafale aujourd’hui d’être le seul (?) avion réellement multi-missions et monoplace, il ne faut pas oublier qu’un avion de combat ne vole jamais (ou presque) tout seul: piloter et gérer son systèmes d’armes constitue déjà un ensemble de tâches plutôt dense dans certaines phases de vol quand tout est « nominal » et commander un dispositif (de 2, 4, 8, 12 avions ou plus) face à une situation complexe, prendre les bonnes décisions au bon moment reste un challenge bien lourd pour un cerveau isolé… et rapidement trop lourd quand la situation se dégrade (Pannes, menaces imprévues, changements d’objectifs, aggravation météo etc…).

Quel système d’armes pour les pilotes d’essais ?

La profession de pilote d’essais : le système d’armes (partie 1)

Sans rentrer trop dans le détail pour ne pas être rébarbatif, voici quelques éléments sur les problèmes rencontrés et les techniques employées pour la mise au point du système d’armes d’un avion de combat.

Afin de mieux comprendre, précisons d’emblée que le système d’armes c’est, pour simplifier, ce qui fait la différence entre un avion de transport supersonique monoplace et un avion destiné au combat.

Qu’est ce qu’un système d’Armes ?

Le système d’armes c’est une multitude d’équipements tels que des capteurs actifs : le radar, la désignation ou la télémétrie laser par exemple. Mais aussi des capteurs passifs : les caméras de télévision qui travaillent soit dans le spectre visible, soit le proche infra-rouge, ou encore dans l’infra-rouge plus lointain (FLIR « Forward Looking Infra-Red ») pour « voir » la nuit ce que permettent également les « tubes » amplificateurs de lumière (JVN « Jumelles de Vision Nocturne »).

système d’armes
Installation d’auto directeur de missile Magic2 pour des essais de mise au point en vol sur avion NF11 Météor no14 » au CEV de Cazaux

Plus récemment, les « Visuels » ou « désignateurs » du casque pilote sont venus se rajouter au système d’armes pour améliorer la rapidité et l’efficacité des actions pilote. Le système d’armes comprend aussi  les RWR, « Radar Warning Receiver «  qui informent l’équipage du type de radar qui les recherche  ou qui  « accroche » l’avion : Les brouilleurs électromagnétiques ou infra-rouge vont contrer une menace, il y a les Pods de reconnaissance optiques ou électromagnétiques et les réservoirs supplémentaires de carburant y compris le système de ravitaillement en vol.
Les armements sont la dernière « composante » de la chaîne constituant le système d’armes: les missiles, qu’ils soient air/air ou air/sol, les bombes balistiques ou guidées, les roquettes, les canons de bord.

Tous ces équipements, dont la liste est loin d’être exhaustive, doivent être mis au point de façon individuels avant d’être installés à bord de l’avion de combat. Il est facile de comprendre que cette mise au point prend du temps et se fait bien en amont de la phase de mise au point de l’avion d’armes qui les utilisera.

Essais des équipements

Cette mise au point se fait sur différents avions de servitude que l’on appelle communément des avions d’essais, bancs volants  ou « Flight Test Bed ».
Ces avions, choisis en général pour leur enveloppe de vol adaptée à l’équipement, sont modifiés pour devenir capables d’accueillir l’équipement en essais et l’installation de mise en œuvre et de mesures (ou « installation d’essais ») associée..

Si nécessaire, on peut choisir un avion capable en plus d’emporter un second membre d’équipage qualifié ingénieur ou expérimentateur d’essais en vol (autres spécialités du personnel navigant d’essais). Ce spécialiste sera alors en charge des mesures effectuées en vol tout en assistant le pilote dans la conduite de l’essai (rappel des points d’essais successifs à réaliser, validation du bon fonctionnement de l’équipement en essai pendant chaque passe de mesure, etc).

système d’armes
Avion Falcon 20 utilisé pour des essais radar

Pendant longtemps des avions tels que le NF11 Météor, qui date de la fin de la deuxième guerre mondiale, les Vautours B et N ou Camberras, ou encore les business jet tels que le Mystère 20 ont été conservés. Très pratiques pour la réalisation de ces adaptations, ils offraient la possibilité d’un équipage multiple ainsi qu’une bonne autonomie.

Auto directeur du missile Anti-Radar AS37 Martell monté sur le nez d’un avion Météor NF11 no:13

Pour chaque équipement une installation spécifique était conçue et intégrée; elle comprenait, autant que nécessaire, des modifications de structure pour implanter le matériel en essais. Mais aussi des moyens d’alimentation et de conditionnement, des interfaces de commande et de contrôle, sans oublier l’acquisition, la datation et l’enregistrement des mesures. Les chantiers, dédiés, étaient longs et coûteux. Chaque équipement est ainsi traité, ce qui fait que de nombreux vols d’essais sont effectués pour en faire la mise au point avant d’être plus tard monté sur l’avion d’armes.

Bien qu’il s’efforce de suivre un programme d’essais progressif et cohérent, le constructeur peut améliorer entre chaque vol son équipement et préciser l’évolution de ses besoins à partir des informations recueillies. La fréquence des vols n’est de ce fait pas régulière et la phase de mise au point peut durer longtemps.  Ces contraintes imposent un grand nombre d’avions d’essais pour un seul programme d’avion d’armes.

Les vols sont faits au profit du fabricant de l’équipement ou du sous-système en développement. Le centre d’essais en vol de Cazaux surnommé « centre des farces et attrapes » jouait à cette époque le rôle de « service essais en vol » des fabricants tels que Thomson, ESD, Matra , Rafaut , Alkan, Brandt, Lacroix, Samp etc.. pour leurs nombreux produits. Il a toujours été bien entendu que la réalisation des essais « constructeur « permettait au Centre d’Essais en Vol de se forger un avis sur le matériel (en particulier concernant la mise en œuvre et les performances), avis qui sera consolidé par les phases d’essais étatiques qui pourront être demandés par les services responsables du développement ou les États Majors.

Recherche de modes vibratoires potentiellement très dangereux sur un avion avec des charges sous les ailes.

Pour ces vols le rôle du pilote d’essais est très important car il doit être assez expérimenté pour s’adapter aux caractéristiques des différents avions ainsi modifiés et il devait également avec l’ingénieur d’essais savoir traduire les demandes des constructeurs afin de limiter les risques lors des vols.

Des vols tels que ceux de la mise au point de radio-sonde de missile dont le profil de vol était de raser la mer (Sea Skimmer, AM39 par exemple) ou de fusées de déclenchement de proximité conduisaient à des survols à grande vitesse très près du sol ou de la mer et donc potentiellement très dangereux.

Voler à une hauteur de 30’ ou moins (10 mètres) de la surface de la mer à une vitesse de  450 kts (nœuds) sur un Vautour ne peut s’improviser et il convient d’avoir au moins deux radio-sondes lisibles tout en gardant la tête haute (regarder dehors). La descente à cette hauteur ne peut se faire que graduellement et par une bonne visibilité ; ce cas illustre combien la discipline de l’équipage (ou de l’équipe) d’essais est gage de sécurité : dire pas à pas ce que l’on va faire, faire ce que l’on a dit, dans la mesure du possible se contrôler mutuellement, en respectant strictement le programme établi pour le vol .

Essais de l’auto directeur du missile anti radar AS37 Martel en phase finale de piqué et monté sur un hélicoptère ALIII

Pour la mise au point des fusées de proximité des repères visuels installés sur le champ de tir de Calamar permettaient par alignement a vue de passer à moins de 5, 10 ou 15 mètres successivement au-dessus du dispositif installé sur un pylône de manière suffisamment fiable et répétitive. Nous sommes bien au pays des farces et attrapes…

Dans la mise au point de certains équipements, après la phase des essais au sol, la validation ne peut se faire que dans le milieu final, c’est-à-dire en vol avec des vibrations, du facteur de charge , la pression dynamique de l’air, la pluie, la grêle, l’air chaud et froid et une certaine dynamique dans l’évolution des paramètres. Il faut donc absolument voler dans des conditions représentatives de l’emploi final.

Je me souviens d’un vol où le constructeur demandait que l’on passe dans une averse de grêle afin de tester la résistance de la protection d’un auto-directeur. Un jour d’été l’orage idoine ayant été repéré je m’y suis précipité avec un Méteor et en suis ressorti avec un avion entièrement bosselé et sans les carénages en bois des deux  réacteurs qui, eux, n’avaient pas résisté comme l’auto-directeur… Le pire été évité par pur hasard ce jour là…

système d’armes
Le Fokker 100

Aujourd’hui, avec toute l’expérience accumulée, les progrès de la « Stimulation »  et de la simulation sont tels qu’à ce type de parc d’avions d’essais succèdent des avions à tout faire.

Le Centre d’essais en Vol français vient tout récemment d’acquérir un « Fokker 100 » entièrement équipé « eau, gaz, électricité » (l’avion fourni l’énergie, le refroidissement et les données « utiles comme la position, l’altitude, les vitesses, etc.), à charge pour les industriels concernés de fournir leur équipement avec son installation d’essais associée qui doit récupérer les « fournitures » avion.

Le but est d’avoir une plate-forme qui pourra accueillir sans modifications lourdes et facilement tous les équipements à mettre au point ainsi que tous les personnels utiles à cette tâche. Les derniers Mystère 20 bancs d’essais ont vécu…

“L’échec du Rafale en Belgique est un autre Waterloo !”

Après les contrats de blindés annoncés cet été, le retrait du Rafale de la compétition en Belgique révèle bien des erreurs de la France dans sa stratégie d’exportation française, selon l’expert aéronautique Henri de Waubert de Genlis.

Retrouver l’analyse (en cliquant sur le lien) de Henri de Waubert qui revient sur l’échec de la France sur la vente de ses Rafale aux Belges..

Si les États-Unis s’attaquaient à la Corée du Nord, à quelles forces armées se heurteraient-ils ?

Le risque d’une guerre s’intensifie alors que Donald Trump répond aux menaces de la Corée du nord et envoie ses bombardiers survoler Kim Jong-un.

Retrouvez l’analyse (en cliquant sur le lien) de Henri de Waubert sur l’état des forces armées coréennes, doit-on craindre ce pays et son armement ?

Après l’Egypte le Qatar et l’Inde, le Rafale armera-t-il la Suisse ?

Après le rejet du Gripen, les Suisses ont annoncé qu’ils étaient sur le point de choisir un nouveau chasseur pour leur armée de l’air. Le Rafale marque des points sur le plan militaire… Mais il pourrait décrocher face au F35 pour des raisons diplomatiques.

Retrouvez l’analyse (en cliquant sur le lien) de Henri de Waubert de Genlis pour comprendre les choix qui s’offrent à la Suisse, ainsi que des détails sur les avions et leur financement.

A quoi servent un pilote d’essai et un système d’armes ?

Chuck_Yeager
Chuck Yeager devant le Bell X-1, premier pilote d’essai à franchir le mur du son en 1947.

Bien qu’assez méconnu, le métier de pilote d’essai est essentiel dans le secteur de l’aéronautique. Son rôle est de réaliser des vols d’essai afin de tester des prototypes d’avion avant que ces derniers n’obtiennent leur certification. Son analyse permet d’optimiser les performances de l’engin et sert à mettre au point de nouveaux accessoires de vol. Du fait de leur grande expérience, les pilotes d’essai sont très recherchés par les avionneurs, qui ont besoin de s’appuyer sur leur savoir-faire pour la création de tout appareil.

La formation à suivre

Au vu de l’exigence que ce métier requiert et du peu de places disponibles en France, devenir pilote d’essai peut paraître de prime abord difficile. Pour pouvoir exercer un jour cette fonction, il est indispensable de se former auprès d’un organisme spécialisé. Il n’en existe que sept dans le monde et un seul dans l’Hexagone : l’Ecole du personnel navigant d’essai et de réception (EPNER), rattachée à l’unité militaire DGA Essais en vol. Située au centre d’essais en vol d’Istres, cette école dispense des formations pour tous les pilotes d’essai. Il est possible d’y suivre un enseignement théorique de même que des exercices pratiques en vol, afin de connaître les caractéristiques des différents appareils.

Quelques missions célèbres

Indispensables au processus de conception d’un aéronef, les pilotes d’essai accomplissent des missions parfois dangereuses. Celles-ci permettent de détecter les éventuels défauts d’un appareil et de garantir des conditions de sécurité optimales. Parmi les vols d’essai les plus connus, on peut citer celui du Concorde, réalisé le 2 mars 1969 par le pilote français André Turcat. L’un des pilotes les plus reconnus de la profession, Magomed Tolboïev, a quant à lui pratiqué les tests d’innombrables appareils, y compris du Bourane, le fameux vaisseau spatial réutilisable de l’URSS qui n’a finalement jamais pu voir le jour. Les vols d’essai sont toujours d’actualité, comme l’a montré le premier test du biréacteur d’Airbus l’A350-1000, survenu à Toulouse en novembre 2016.

L’adaptation délicate d’un système d’armes sur un appareil

Si les vols d’essai sont à ce point cruciaux pour les avionneurs, c’est qu’il est pour eux nécessaire de procéder, et ce quel que soit l’engin, à des tests en condition réelles. Dans le domaine militaire, les pilotes d’essai permettent de faciliter la mise au point du système d’armes, à savoir l’ensemble des dispositifs mécaniques et électroniques installés sur un appareil. Allant de la communication au guidage en passant par la localisation, ces équipements ont besoin d’être essayés en vol par des professionnels afin d’être parfaitement réglés et adaptés à chaque appareil. Il s’agit d’une étape déterminante lors d’une phase d’essai en vol. Grâce à leur grande expérience, les pilotes d’essai sont en mesure d’identifier les lacunes d’un système d’armes.

Henri de Waubert de Genlis

 

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial